Source text in Spanish | Translation by Lina Scarpellini (X) (#24361) |
En el libro La sociedad de la transparencia (2012), el filósofo surcoreano Byung Chul Han parte otra vez de la metáfora panóptica de Michel Foucault para desarrollar el concepto del panóptico digital. Se refiere a una nueva visibilidad total que permite ver todo a través de los medios electrónicos, empezando por la intimidad de cada persona. Esto abarca las redes sociales y herramientas de Google –Earth, Maps, Glass y Street View– y YouTube. La hiperconectada Corea del Sur tiene la velocidad de navegación por internet más rápida del mundo y es el laboratorio más osado de la sociedad de la transparencia, devenida en una especie de “tierra santa” del homo-digital, cuyo celular es una extensión de la mano desde la cual “explora” el mundo. El control panóptico de la sociedad disciplinaria funcionaba a través de la perspectiva lineal de la mirada desde una torre central. Los reclusos no se veían entre sí –ni divisaban al vigilante– y hubieran preferido no ser observados para tener algo de libertad. En cambio el panóptico digital pierde su carácter perspectivista: en la matrix cibernética todos ven a los demás y se exponen para ser vistos. El punto único de control que tenía la mirada analógica desaparece: ahora se observa desde todos los ángulos. Pero el control continúa –de otra manera– y sería aún más efectivo. Porque cada persona entrega a las demás la posibilidad de que su intimidad sea vista, generando una vigilancia mutua. Esta visión total “degrada a la sociedad transparente hasta convertirla en una sociedad de control. Cada uno controla a cada uno”, escribió el filósofo. (...) El ensayo La sociedad de la transparencia termina planteando que el mundo se desarrolla como un gran panóptico donde ningún muro separa el adentro del afuera. | Une fois de plus, le philosophe sud-coréen Byung-Chul Han s’inspire du panoptique de Michel Foucault pour développer le concept du panoptique numérique. Dans son livre La société de transparence (2012), il aborde cette visibilité nouvelle, maximale, qui permet de tout voir, à commencer par l’intimité de chacun, par des moyens électroniques qui comprennent les réseaux sociaux, les outils de Google (Earth, Maps, Glass et Street View) et YouTube. La Corée du Sud, hyperbranchée, dotée de la plus grande vitesse de connexion à Internet au monde, est un laboratoire expérimental de la société de la transparence, une société transformée en une sorte de « terre sainte » de l’Homo numérique pour qui le téléphone portable est le prolongement de la main avec laquelle il « explore » le monde. Le contrôle panoptique de la société disciplinaire fonctionnait à partir de la perspective linéaire du regard depuis une tour centrale. Les détenus ne se voyaient pas — ils n’apercevaient pas non plus le gardien — et auraient préféré ne pas être observés pour conserver une certaine liberté. En revanche, le panoptique numérique perd ce caractère perspectiviste : dans la matrice cybernétique, tout un chacun voit tout le monde et s’expose à être vu. L’unique point de contrôle associé au regard analogique disparaît : la personne est maintenant observée sous tous les angles. Mais le contrôle perdure, autrement certes, en étant encore plus efficace. Pourquoi? Chaque personne accorde à autrui la possibilité de révéler leur vie privée, générant une vigilance mutuelle. Cette vision globale « transmute la société transparente en une société de contrôle. Tout le monde contrôle tout le monde », écrit le philosophe. (....) La société de la transparence conclut en affirmant que le monde se développe à l’instar d’un grand panoptique où aucun mur ne sépare l’intérieur de l’extérieur. |